L'achèvement d'une restauration

- L’église abbatiale a fait l’objet, entre 1991 et 1996, d’une importante opération de restauration qui a visé, en particulier le rétablissement du choeur des moniales au centre de la nef et la remise en valeur des espaces historiques par la suppression de l’hôtellerie de 1872.
A cette occasion a été entreprise la restauration des façades de la nef de l’église, façades ouest, sud et nord. Les façades du chevet ont été laissées en attente pour des motifs économiques.

C'est en l'an 2000 qu'a pu être conduit l'achèvement de la restauration de cette partie de l'édifice.

- La façade sud du chevet a fait l’objet, pour la dernière fois, d’une restauration en 1971 - 1972. Cette opération, conduite par l’architecte Pierre Margot, faisait suite à la restauration intérieure de 1965 - 1968. L’enduit au ciment de la façade sud a été déposé et les contreforts ont été décrépis. La couverte en dalle de ciment des contreforts a été éliminée.

Sur le contrefort d’angle avait été réalisée une couverte en pierre (molasse). Sur le contrefort sud a été faite une couverte en tuiles anciennes récupérées (tuile plate rectangulaire de teinte jaune).
Des plages d’ancien enduit et badigeon avaient été laissées visibles à titre de témoin dans l’angle ouest de la façade sud. Le reste de la façade a reçu un enduit à pierre vue, laissant sensible la structure de la maçonnerie et un badigeon.
L’enduit de la façade est n’avait pas été touché.

Près de 28 ans se sont écoulés depuis la dernière restauration et les enduits de la façade sud se s’étaient partiellement dégradés. Certains éléments de pierre de taille présentaient un état de dégradation important, notamment le haut du contrefort d’angle (face nord-est), ainsi que le bas des encadrements des fenêtres sud.
Le travail de restauration a consisté en une remise en état des enduits des façes sud et est, impliquant le piquage des enduits de la face est. Le traitement réalisé est semblable à celui de la façade sud de la nef (rhabillage des fonds et enduit couvrant sur la maçonnerie en cailloux, laissant sensible les parties en bel appareil de molasse).

A part le remplacement des blocs des parties les plus dégradées, le traitement des parties en molasse a consisté essentiellement en un rejointoyage général. La tablette de la grande verrière est a aussi été remplacée, en lui donnant la pente d’origine visible au niveau archéologique par les arrachements sur les murs latéraux.
Le socle de la façade est a été supprimé et l’enduit prolongé sans interruption jusqu’au sol.

Le principe de la couverture différente des deux contreforts a été conservé. Pour la couverture en tuiles du contrefort sud, la même provenance qu’en 1971 a été retenue, c’est à dire de la tuile plate jaune de forme rectangulaire venant de France (trouvée chez G. Renoud-Grappin, Matériaux anciens, 33 r Parc, 71000 SANCE).
A l’occasion des travaux entrepris et profitant du décrépissage des façades, la structure des murs a pu être étudiée par les membres du Service archéologique cantonal et des relevés réalisés (M. W. Trillen, dessinateur).